Derrière ce terme qui est très en vogue peut se cacher de profondes contradictions dans certaines maisons présentées comme telle. Il convient d’être vigilant sur les effets de modes. Nous présentons donc ici notre définition de la maison écologique idéale. Nous ne prétendons pas concevoir des maisons 100% écologiques ; souvent, pour des raisons économiques, il faut faire quelques compromis. Essayons d'être simple, une vision écologique d'une construction pourrait se décomposer en trois parties.
1.La vision énergétique :
Tous les matériaux et systèmes constructifs doivent être choisis au mieux pour diminuer le plus possible la quantité d'énergie utilisée pour la fabrication des matériaux, leur mise en œuvre et leur recyclage en fin de vie, il en est de même pour l'exploitation du bâtiment. Il s'agit de diminuer le plus possible l'énergie nécessaire à la construction et à son utilisation ; mais attention aux fausses bonnes idées.
Le bois, par exemple, est un excellent stockeur de CO² qui peut compenser un bilan carbone médiocre sur d'autres matériaux, sauf qu'il convient de réfléchir à son origine. Par exemple, le mélèze des pays de l’est pour les bardages parcoure 2500 km en camion. Le pin du nord d'origine suédoise ou finlandaise, pour réaliser les structures, arrive brut de sciage du nord de l'Europe, par bateau à Bordeaux. Ils sont acheminés vers les usines de transformation et sont de nouveau redistribués sur l'ensemble du territoire, toujours par camion. Ce sont des contre-exemples flagrants de bonne utilisation du bois. L'enfer est pavé de bonnes intentions ! Il faut donc essayer de remplacer ces produits lointains voire exotiques par des bois locaux (origine et transformation).
Le bloc béton, la brique monomur de terre cuite, la laine de verre, l’aluminium par exemple demandent beaucoup de chaleur à leur fabrication.
Le choix des artisans : plus ils seront proches et moins il y aura de déplacement.
L’isolation, l’approche bioclimatique et un système de chauffage utilisant des énergies renouvelables sont des critères déterminant pour les économies d’énergie fossile et donc le bilan carbone de nos demeures.
2.La vision sanitaire :
L'air de nos habitations est réputé, test à l'appui, comme étant plus pollué que celui des centres-villes. Les COV (composés organiques volatils), formaldéhydes et autres saletés se partagent nos espaces à vivre voir ici . On sait depuis longtemps ce dont l'industrie chimique est capable, du meilleur (quelquefois) comme du pire (souvent) ! Soyons attentif à notre environnement direct. Pour cela il faut, d'une part, choisir des matériaux présentant de très faibles émissions de produits dangereux, faute de pouvoir complètement les éliminer, et d'autre part garder à l'esprit la nécessité d'une ventilation suffisante des locaux que nous occupons.
Autre point sur lequel certains peuvent justement être sensibles, l'omniprésence et l'intensité des champs électriques et magnétiques qui nous entourent. Pour les sources qui nous sont propres (réseaux électriques domestiques, téléphones portables ou sans fil, système WIFI ...) la réponse se trouve dans la mise en œuvre d'un réseau électrique biotique (qualifie un milieu dans lequel la vie peut se développer) et dans un usage modéré des autres sources d'appareils à radiofréquence.
3.Une vision économique (autonomique ?)
On évoquera ici la récupération d'eau de pluie, les puits canadiens, les capteurs photovoltaïques ... toutes solutions qui autorisent à plus ou moins long terme de faire des économie substantielles. Ce sont aussi celles qui permettent de ne pas confier à autrui la joie de gérer nos produits connexes, nous pensons aux assainissements autonomes écologiques, aux toilettes sèches et au compostage. Plusieurs de ces options ne sont accessibles que sous certaines conditions de ruralité.
En dehors de ces considérations, on peut rajouter l'aspect social de l'écologie et essayer de privilégier, au mieux, un retour au local dans le choix des matériaux et des entreprises.
Cette façon de saucissonner notre propos est là pour essayer d'avoir une vision globale de ce que pourrait être « La » maison écologique. Soyons clair ! Cet inventaire ne se veut pas exhaustif et l'on pourrait allonger le catalogue à l'infini avec d'autres propositions toutes plus écolos les unes que les autres. C'est à chacun et chacune de faire ses choix et de définir ses priorités.