Le concept de bioclimatique est encore mal connu du grand public et pas toujours bien appréhendé, volontairement ou non, par les professionnels de la construction.
La dimension climatique est sans doute la plus consensuelle car elle se situe dans le domaine des économies d’énergie. Pour celle-là, on utilise, le plus passivement possible, le climat et l’environnement naturel pour améliorer le confort thermique (besoin de fraîcheur en été et de chaleur en hiver) et pour minimiser la demande d’énergies externes. Isolation, gains solaires, inertie thermique et maîtrise de la ventilation sont les mots clefs. Les réponses sont techniques.
Le préfixe « bio » implique un plus fort engagement. Construire des machines thermiques coûteuses et remarquables est relativement facile avec les outils contemporains de la thermique et les matériaux et matériels mis sur le marché par l’industrie ; maintenir les utilisateurs de tels lieux au cœur des projets l’est moins ! Impliquer les habitants, bâtir pour et avec eux sont les buts ultimes. Travailler autour du vivant est plus risqué mais mille fois plus passionnant que de façonner du minéral ou de manipuler des techniques pour elles-mêmes. Mots clefs : troisième peau, espace à vivre. Les réponses sont anthropologiques.
Écoconstruire, c’est faire l’effort d’imaginer le bâti autrement que comme un îlot indépendant de son environnement, du passé et du futur ; c’est utiliser des techniques et matériaux sains non seulement pour les hôtes mais aussi pour ceux qui les produisent, les mettent en œuvre et un jour les déconstruiront. C’est minimiser le besoin d’énergie fossile nécessaire à la production, au transport, à la mise en œuvre et au recyclage de ces mêmes matériaux (énergie grise). C’est tendre au paradigme d’une architecture de « cueillette » utilisant des matières locales : renouvelables (bois massif, produits agricoles …), vernaculaires (pierre, terre crue …), ou issues du recyclage (cellulose …). Les réponses sont culturelles.